[DÉCLARATION] Déclaration de l’IMA Asie-Pacifique sur la montée de l’extrême droite et du sentiment anti-migrants au Japon

*traduit par IA

11 août 2025

L’Alliance Internationale des Migrants – Asie-Pacifique (IMA-AP) exprime sa profonde inquiétude face à la montée de l’extrême droite au Japon, marquée par une xénophobie croissante, un ultra-nationalisme exacerbé et un discours de plus en plus exclusionnaire visant les migrants et les résidents étrangers. Cette tendance représente une menace grave pour la démocratie et les droits humains dans le pays.

Au lieu de s’attaquer aux causes profondes des crises économiques du Japon – qui incluent la baisse de la valeur des salaires, l’insécurité de l’emploi, des taux élevés de pauvreté relative et un vieillissement de la population – le gouvernement a choisi de faire des migrants des boucs émissaires, les accusant de l’augmentation de la criminalité et du manque de services sociaux, entre autres. Ce récit est faux et constitue une distraction délibérée visant à détourner l’attention des véritables responsables de la crise.

Les problèmes économiques du Japon sont causés par des décennies de politiques néolibérales, par l’aggravation des inégalités et par des niveaux record de dépenses militaires. En 2025, le Japon a approuvé son plus important budget de défense jamais enregistré, dépassant les 7 000 milliards de yens, tout en continuant à supporter les coûts croissants liés à l’accueil des bases militaires américaines. La contribution annuelle du Japon pour soutenir environ 55 000 soldats américains stationnés sur son territoire s’élève à environ 211 milliards de yens (1,34 milliard USD). De plus, l’administration Trump a exercé des pressions sur le Japon afin d’augmenter encore davantage son budget militaire, visant 3,5 % du PIB. Voilà les véritables causes de l’épuisement de l’économie et des ressources publiques du Japon.

La création récente d’un nouveau bureau gouvernemental pour gérer les résidents étrangers, bien que présentée comme favorisant la « coexistence ordonnée entre les ressortissants japonais et les résidents étrangers », constitue en réalité un mécanisme visant à centraliser le contrôle, accroître la surveillance et institutionnaliser la suspicion à l’égard des migrants. Loin de promouvoir l’inclusion, il s’agit d’un outil supplémentaire d’exclusion et de discrimination.

De telles politiques anti-migrants, mises en place par les gouvernements précédents, ont ouvert la voie à des groupes ultra-droitiers tels que le parti Sanseito (参政党). En diffusant des théories du complot, un révisionnisme historique et des recommandations de politiques anti-immigrés, Sanseito reflète un glissement plus profond vers un conservatisme extrême dans la politique japonaise. Sa popularité croissante, notamment parmi les jeunes électeurs désabusés, révèle le vide laissé par les partis traditionnels qui ont échoué à apporter des réponses significatives aux véritables préoccupations de la population. À l’instar de Trump aux États-Unis, Sanseito propage la paranoïa, la peur et une vision étroite de l’identité nationale fondée sur la discrimination et l’injustice envers un groupe de personnes également victimes des mêmes politiques néolibérales et du pillage des ressources dans leurs pays d’origine. Le Japon ne peut pas résoudre ses crises économiques en se repliant sur lui-même et en rejetant les autres. Les migrants, dont beaucoup vivent, travaillent, élèvent des familles et contribuent de manière significative aux communautés à travers le Japon, méritent dignité, protection et égalité des droits.

Nous appelons l’ensemble du peuple japonais à s’opposer aux politiques économiques néolibérales, à résister à la montée de l’extrême droite, à rejeter la stigmatisation anti-migrants et à combattre la véritable menace : la présence et le contrôle des États-Unis au Japon. Nous exhortons le gouvernement japonais à cesser de financer la machine de guerre américaine et à utiliser l’argent des contribuables pour des services sociaux essentiels, tels que le logement et la protection sociale pour tous. Il doit respecter son obligation de protéger les droits de toutes les personnes présentes sur son territoire et mettre fin à la gouvernance fondée sur la peur.

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