Les travailleuses migrantes et les travailleuses des pays d’accueil unissent leurs forces : Renforçons nos rangs, défendons nos droits, et luttons pour un monde juste pour tous.

Déclaration de l'Alliance Internationale des Migrants (IMA) à l'occasion de la Journée internationale des femmes travailleuses

8 Mars 2024


L'Alliance Internationale des Migrants (IMA) et ses organisations membres publient cette déclaration à l'occasion de la Journée internationale des femmes travailleuses ce 8 mars 2024. Nous sommes attristés et indignés de voir que les conditions matérielles et sociales des travailleuses et travailleuses migrantes dans le monde entier se détériorent en raison de l'intensification des crises, des conflits et des violations des droits de l'homme (HRVs) dans le monde entier.

Le militarisme impérialiste et les guerres dirigées et instiguées par les États-Unis s'intensifient. La guerre en Ukraine, à travers la guerre par procuration entre les États-Unis et l'OTAN contre la Russie, se propage et ne montre aucun signe de fin proche. Il en va de même pour le génocide d'Israël contre le peuple palestinien et qui, avec le soutien des États-Unis, continue d'ignorer l'appel du monde à un cessez-le-feu. L'impérialisme américain attise les conflits en Asie de l'Est et du Sud-Est et les utilise pour justifier l'expansion de ses alliances et opérations d'exercices militaires, pour coincer la Russie en Europe et encercler la Chine dans l'Indo-Pacifique.

Le résultat est un nombre sans précédent de personnes déplacées par la guerre, la persécution, la violence et les violations des droits de l'homme dans le monde. Selon le HCR, le nombre de personnes déplacées a déjà dépassé 114 millions de personnes en septembre 2023. Cela signifiait 5,6 millions de personnes déplacées de plus par rapport à 2022, même avant que la dernière guerre à Gaza n'éclate en octobre 2023.

Les catastrophes climatiques sont également en augmentation. L'année 2023 s'est avérée être l'année la plus chaude de l'histoire du monde depuis 125 mille ans, ou du moins depuis le début des enregistrements. Mais les plus grands pollueurs du monde continuent d'ignorer la menace du changement climatique, ne parviennent pas à assumer leurs responsabilités et ont refusé à la COP 28 de mettre en place un plan concret et contraignant pour réduire les émissions. Tout cela conduit à une autre cause majeure de déplacement forcé massif de centaines de milliers de personnes.

Une recrudescence des féminicides et des violences sexuelles dans plusieurs nations africaines a contribué à cette augmentation massive des réfugiés et des déplacés. Les conflits civils entre des groupes armés rivaux au Soudan et en RD Congo qui se disputent le contrôle des zones minières, et les opérations militaires dirigées par le gouvernement ont considérablement augmenté les enlèvements, les viols, la traite et l'esclavage sexuel des femmes et des jeunes filles.

Le génocide d'Israël contre les Palestiniens fait trembler le monde d'horreur et d'indignation face à ce sommet de l'agression impérialiste. Alors que le sang palestinien est échangé contre des profits, nous assistons une fois de plus à la souffrance disproportionnée des femmes et des enfants. Des Palestiniens innocents sont tués par les Forces de défense israéliennes (FDI) ou meurent de maladie et de malnutrition, sans rien à manger, à boire, pour prendre soin de leur hygiène et de leur santé, ou pour dormir.

Les réfugiés Rohingyas fuient le génocide au Myanmar, mais ils souffrent également dans les endroits où ils se réfugient. Où qu'ils aillent, les Rohingyas font face à la persécution des gouvernements, à une violence croissante contre les musulmans et les réfugiés, et à une peur constante d'être détenus et expulsés vers le Myanmar.

Des millions de femmes et d'enfants déplacés à travers le monde vivent dans des camps de réfugiés sans sécurité physique et psychologique. Les conditions de vie dans les camps de réfugiés sont déplorables, sans eau potable, sans installations sanitaires et sans éducation. De nombreuses jeunes femmes sont confrontées à la violence sexuelle et physique. Au moins 8 565 personnes sont mortes ou ont disparu sur les routes migratoires dans le monde en 2023.

Au milieu de la récession internationale provoquée par les autorités monétaires du capitalisme central avec leurs taux d'intérêt élevés, les conditions de vie et de travail des travailleuses migrantes se détériorent. Elles continuent de souffrir de salaires subhumains, sont contraintes de travailler plus longtemps et dans des conditions de travail esclavagistes, placées dans des situations de visa plus restrictives, et subissent le poids de politiques d'immigration plus oppressives par les gouvernements hôtes. Elles restent vulnérables à toutes les formes de violence sexuelle et physique, aux attaques racistes et aux récits anti-migrants tristement menés par bon nombre de ceux qui sont au pouvoir.

L'impérialisme cause le génocide, la famine et le déplacement. Le déplacement massif ne concerne pas seulement les réfugiés, mais inclut également la migration forcée. Les politiques néolibérales imposées aux pays ont nivelé les économies, causé le chômage, la privation de terre et l'appauvrissement. Les puissances impérialistes et leurs marionnettes font de la migration forcée des "opportunités", et disent que c'est une question de choix de laisser les familles derrière soi pour travailler à l'étranger. Non, ce n'est pas le cas. Aucune femme ne deviendrait esclave dans la maison d'un étranger, à des kilomètres de chez elle et de ses enfants, si elle avait vraiment le choix. Aucune femme ne se mettrait dans des situations dangereuses et vulnérables où elle risquerait d'être tuée, violée, torturée ou enlevée — si elle avait vraiment le choix.

Les femmes ripostent. Des manifestations en soutien à la Palestine auxquelles ont participé des millions de femmes et de personnes appelant à un cessez-le-feu et dénonçant le soutien de leur gouvernement à la guerre génocidaire d'Israël. Le Kenya a commencé cette année avec la plus grande manifestation jamais organisée contre le féminicide et la violence contre les femmes. Les travailleuses migrantes du monde entier organisent des manifestations pour demander une augmentation de salaire et la protection de leurs droits.

L'IMA réitère son appel à tous les migrants et réfugiés, tant dans les pays d'accueil que dans les pays d'origine, pour s'opposer au néolibéralisme, au militarisme, au génocide et à la guerre. Nous devons continuer à défendre notre dignité et à lutter pour nos droits et notre bien-être où que nous soyons. Nous devons renforcer notre unité internationaliste dans tous les pays pour mettre fin à la migration forcée, à la marchandisation des migrants, et au système impérialiste qui est à la source de ces conditions.

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